MARELLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Fin du
xies.
merele «jeton, fragment de bois» (
Raschi,
Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1);
b) 1288 jeu «jeton, pion» (
Jean de Journi,
Dîme de pénitence, 2595 ds T.-L.);
2. ca 1175
mestraire mereiau «jouer mauvais jeu, éprouver un revers» (
Benoît de Sainte-
Maure,
Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 38801);
3. xiiie-
xives. [ms.] «jeu qui se joue avec des pions sur une figure formée de lignes partant des angles ou du milieu de chaque côté d'un carré et se réunissant au centre» (
Biblioth. Fac. de Médecine, Montpellier H 279 ds
Gay); 1412
jouer aux marelles (
Lettres de rémission ds
Laborde);
4. a) 1677
mérelle «jeu d'enfant qui consiste à pousser, à cloche pied, un palet dans des cases tracées sur le sol» (
Miege); 1680
marelle (
Rich.);
b) 1864 «la figure qui est tracée sur le sol, pour ce jeu» (
Goncourt,
G. Lacerteux, p. 77). Généralisation du fém. de
merel, marel «palet, jeton, pièce de monnaie» (
xiies. ds T.-L.; encore vivant sous la forme
méreau dans un bon nombre de dial., v.
FEW t. 6, 1, p. 369a), prob. dér. du rad. prérom. *
marr- «pierre, caillou», particulièrement répandu en Italie et en ibéro-rom., v. aussi
marron1. La forme
merelle, usuelle au Moy. Âge et encore répandue aux
xviie-
xviiies. (ainsi que chez V. Hugo dans ses écrits d'inspiration hist. v.
supra), a disparu au profit de la forme altérée
marelle, déjà att., mais rare, au début du
xvesiècle.