MAIRE, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1170 hist. médiév. «celui qui dirigeait le corps municipal» (
Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2228);
2. 1789 «chef du corps municipal élu» (
Point du jour, 26 nov., n
oCXLIV, t. 4, p. 277).
B. 1573
maire du palais (
Dupuys, s.v. maire). A substantivation de l'anc. adj.
maire «plus grand»
ca 1165 (
Benoît de Sainte-
Maure,
Troie, éd. L. Constans, 6031), issu du nominatif lat.
major, comparatif de
magnus «grand», v.
majeur. Cf. le lat. médiév.
major attesté comme subst. aux sens de «juge local, maire de village» (977 ds
Nierm.), «maire de commune» (1136,
ibid.) développés à partir du sens plus anc. de «officier domanial» (début
vies. ds
St. Scoones, Les Noms de quelques officiers féodaux, p. 62, attesté en b. lat. au sens de «chef, principal personnage» dès le
ives. ds
Blaise Lat. chrét.) se rattachant prob. à l'acception déjà class. de respect, autorité, puissance contenue dans l'adj.
magnus (v.
St. Scoones, op. cit., pp.58-67). En a. fr.
maire se trouve en concurrence avec la forme encore mentionnée par
Cotgr. 1611
maieur attestée dès la fin du
xes., et qui survit dans un sens spécial, v.
maïeur, issue de l'acc. lat.
mājōrem (v. aussi
majeur), mais très tôt ces formes perdent leur valeur casuelle. B est un calque du lat. médiév.
major palatii (
xiies. ds
Latham), attesté au plur.
majores palatii «dignitaires du palais» dès 501 (ds
Nierm.).