LISIÈRE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1244 « bord qui limite de chaque côté une pièce d'étoffe » (
Doc. ds
Fagniez t. 1, p. 151);
2. a) 1521 « frontière d'un pays » (
Doc. ds
Papiers d'État de Granvelle, t. 1, p. 185);
b) 1606 « bord d'un terrain » (
Nicot);
c) 1767-68 fig. « ce qui est à la limite de quelque chose » (
Diderot,
Salon de 1767, p. 195);
3. a) 1680 « bandes attachées au vêtement d'un enfant pour le soutenir quand il commence à marcher » (
Rich.);
b) 1752
mener (qqn) par la lisière « conduire (quelqu'un) comme on mène un enfant »
(Trév.); c) 1798
mener (qqn) en lisière « exercer une tutelle sur (quelqu'un) »
(Ac.); 1829
tenir en lisière « id. » (M.
de Guérin,
loc. cit.);
4. 1830
chaussons de lisière (
La Mode, janv. ds
Quem.
DDL t. 16). Orig. incertaine. Peut-être dér. de l'a. b. frq. *
lisa « ornière », que l'on suppose d'apr. le lituanien
lysẽ
« plate-bande (d'un jardin) » et l'a. prussien
lyso «
id. (d'un champ) ». Cette forme *
lisa a dû exister à côté de l'a. b. frq. *
laiso, de la même famille que l'all.
Gleis, Geleise « voie ferrée, ornière »;
cf. a. h. all.
waganleisa « ornière »;
cf. aussi le norm.
alise « ornière »;
alisée « id. » (v.
REW3et
FEW t. 16, p. 468b). L'hyp. du
FEW t. 5, pp. 313b-314a, qui dérive
lisière du subst. masc.
lis (du lat.
licium « lisière d'étoffe »), est peu probable, ce dernier étant plus récent que
lisière (1380, « grosses dents aux extrémités d'un peigne de tisserand »,
Ordonnances des rois de France, t. 6, p. 473, v. aussi note b; puis, au
xviiies., au sens de « lisière d'une étoffe », v.
FEW t. 5, p. 312b).