JUPE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. Ca. 1188 « pourpoint d'homme rembourré ajusté sur le buste » (
Aspremont, éd. L. Brandin, 215;
cf. aussi éd. A. de Mandach, p. 91, 934); av. 1188 désigne le même vêtement porté par une femme (
Partonopeus de Blois, éd. J. Gildea, 7490).
B. a) 1603 « vêtement féminin dont le haut est ajusté à la ceinture, et qui descend plus ou moins bas selon la mode » (
Invent. au château de Chenonceaux, éd. A. Galitzin, p. 25); 1690
jupe de dessus, jupe de dessous (
Fur.);
b) 1665 plur. « ensemble des jupes et des jupons » (
La Fontaine,
Joconde ds
Contes, éd. H. Régnier, t. 4, p. 46); 1846 p. méton.
courir après les jupes (
Balzac,
Cous. Bette, p. 74);
c) spéc. 1839 (
Id.,
Fille Ève, p. 110 : Blondet félicita Paul de rencontrer une femme [...] cousue pendant dix-huit ans à la
jupe maternelle); 1878 (
Zola,
Page amour, p. 160 : ce petit brun que l'on voit toujours dans les
jupes de sa mère).
C. 1952 technol., ici mar. « manche de toile épaisse ou de tôle, de grand diamètre, servant de sas de sauvetage dans les sous-marins » (
Gruss). Empr. à l'a. ital. du Sud
jupa « veste d'homme ou de femme d'origine orientale » (1053 d'apr.
FEW t. 19, p. 58b; lat. médiév.
juppum attesté à Gênes en 1165,
ibid.; ital.
giubba, fin
xiiie-début
xives., doc. florentin ds
Batt.), lui-même empr. à l'ar.
ǧubba « veste de dessous ». Au sens B a supplanté
cotillon*.