IDYLLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1555 fém.
idilie « petit poème pastoral » (
Vauquelin de La Fresnaye,
Les deus premiers livres des Foresteries, f
o3 r
o: ces Foresteries, que tout delicat poëte iugera plus proprement nommées que du nom grec
Idilies ou Eglogues); 1565 masc.
idyllie (H.
Estienne,
Conformité du langage françois avec le grec, II, 2, p. 175 ds
Hug.).
B. 1. a) 1638 masc.
idille « poème descriptif, en général pastoral » (J.
Chapelain,
Lettres, éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 1, p. 237);
b) 1674 fém.
idylle « id. » (
Boileau,
Art Poétique, chant II, 6, éd. Ch.-H. Boudhors, p. 89);
2. 1851 « amour naïf et tendre » (
Feuillet,
Scènes et proverbes, p. 117 : À chaque coin de buisson, il y a une
idylle). Empr., par l'intermédiaire de l'ital.
idillio « id. » (dep.
xvies.,
de Nores ds
Batt.), au lat. de la Renaissance
idyllium, plur.
idyllia (
Theocriti idyllia, titre d'une éd. de Théocrite publiée à Venise en 1539, cité par C.
Kattein,
Hist. du mot « idylle » ds
Mél. Brunot, p. 227), calque du gr. ε
ι
̓
δ
υ
́
λ
λ
ι
α mot choisi par les érudits byzantins pour désigner les poèmes de Théocrite (v. citat. d'Eustathe,
xiies. ds C.
Kattein,
loc. cit., p. 220), dér. dimin. de ε
ι
̃
δ
ο
ς proprement « image, figure », auquel ils avaient attibué le sens de « poème lyrique » d'apr. le plur. ε
ι
́
δ
η titre gr. des
Odes de Pindare (le lat. class.
īdyllion et le gr. class. ε
ι
̓
δ
υ
́
λ
λ
ι
ο
ν n'ont pas le sens « poème pastoral » mais seulement « petit poème » : v.
TLL et
Bailly; jusqu'à l'époque byz. les poèmes de Théocrite étaient désignés sous le nom ε
̓
κ
λ
ο
γ
α
ι
́ ou β
ο
υ
κ
ο
λ
ι
κ
α
́ v. C.
Kattein,
loc. cit., pp. 219-220).