HUMORISTE, subst. et adj.
Étymol. et Hist. I. 1578 « homme sujet à des sautes d'humeur, capricieux, personne de caractère difficile » (H.
Estienne,
Dial. du lang. fr. ital., I, 287 ds
Hug.), d'où spéc. 1785 « commentateur malveillant, personnage ombrageux » (
Beaumarchais,
Mariage de Figaro, préf.).
II. 1752 « médecin partisan des théories de Galien sur les humeurs »
(Trév. Suppl.). III. [1793] 1795 (
Snetlage,
Nouv. Dict. fr., s.v. humoriste, d'apr.
Behrens ds
Z. fr. Spr. Lit., t. 23, 2
epart., p. 35 : cet adjectif se trouve déjà effectivement dans le
Dictionnaire de de la Veaux, mais seulement dans le Sens borné de
launisch [d'humeur chagrine, ombrageuse]. Le Dictionnaire le plus recens, celui de Strasbourg de 1793, qui rend le mieux l'acception, qu'on donne aujourd'hui aux mots en France, ajoute expressement la signification de
launigt, oder Laune habend [enjoué, ayant de la bonne humeur]. On dit aujourd'hui :
un homme humoriste. Un trait
humoriste. Un ouvrage rempli de traits et de pensées
humoristes. Des saillies
humoristes); 1842 subst. (Ch.
Lamb ds
Revue des Deux Mondes, 15 novembre ds
Mack. t. 1, p. 207). I empr. à l'ital.
(h)umorista « fantasque, capricieux » désignant notamment les membres d'une académie d'artistes (
Academia degli Umoristi, cf. DEI et
Wind, p. 86), terme dér. du correspondant ital. du fr.
humeur. II empr. au lat. sav.
humorista, du médecin flamand Van Helmont (1577-1644), dér. du lat.
humor (cf. Trév.). III empr. à l'angl.
humorist prob. empr. lui-même à I et attesté dès 1599 au sens de « personne facétieuse, enjouée, ayant le sens du comique »
(NED).