HERBE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « plante à tige non ligneuse » (
Roland, éd. J. Bédier, 2871 : De tantes
herbes el pré truvat les flors); en partic.
a) ca 1160 « plante qui a des propriétés médicinales » (
Enéas, 7969 ds T.-L.);
b) xiiies.
male herbe « plante nuisible à la culture » (
FEW t. 4, p. 404b); 1316
mauvaises herbes (G.
de Paris,
Chron. métr., éd. A. Diverrès, 1579);
c) 1306 « herbes employées comme assaisonnement »
lait de jument confist en herbes (
Joinville,
St Louis, éd. N. L. Corbett, § 487); 1540
fines herbes (ds
Bull. soc. hist. Paris et Ile de France, XXX-106);
d) 1414 [date trad.] au plur. « certaines herbes potagères et des champs propres à la consommation »
salades d'herbes (
Decameron, B.N. 129 [ms. du
xves.], f
o16c ds
Gdf. Compl., s.v. salade);
2. ca 1100 « ensemble des herbes qui forment une végétation (au sing. collectif) » (
Roland, éd. J. Bédier, 671 : Sur l'
erbe verte estut devant sun tref); d'où 1572 [éd.] expr.
couper l'herbe sous le pied de qqn (
Jacques Yver,
Le Printemps, 3
ehistoire, éd. P. Jourda, p. 1202);
3. 1225-30
en herbe « état des céréales qui sont encore toutes jeunes et vertes » (G.
de Lorris,
Rose, éd. F. Lecoy, 3935); 1558 fig.
en herbe, ou en gerbe (B.
Des Périers,
Œuvres françoises, Nouv. récréations, 32 [Jannet, 1856] ds
Quem.
DDL t. 9);
4. mil.
xiiies. en composition, désigne un grand nombre de plantes
herbe Jehan, herbe Robert (
Voc. plantes, 140a et 140b ds T.-L.); 1547
herbe-aux-chats (R.
Estienne,
De Latinis et graecis nominibus arborum...). Du lat. class.
herba « herbe; mauvaises herbes; jeune pousse, en partic. en parlant des céréales; plante en général »; entre en composition avec d'autres mots pour désigner diverses plantes dès le lat. imp. :
herba Proserpinae « camomille » (
André Bot.);
cf. pour le sens 4 en lat. médiév.
herba Roberti xiiies. (
Voc. plantes, 140 ds T.-L.),
herba gattarum xves. (J.
Camus,
Op. sal., p. 134 ds
Roll. Flore t. 9, p. 9).