GRABUGE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1526
gaburge « dispute, bagarre » (J.
Balard,
Journal, éd. Chaponnière, p. 44); 1536
grabuge (
Délib. du conseil de la ville de Bourg ds J.
Baux,
Mém. hist. sur la ville de Bourg, I, 27 ds
Gdf. Compl.). D'apr. P.
Barbier (
Misc. 4, n
o11), empr. au vénitien
garbugio, correspondant à l'ital.
garbuglio « tumulte, désordre, confusion » (dep. 2
emoitié
xves.,
Savonarole ds
Batt.;
cf. Rohlfs, § 280) qui est à l'orig. de
garbouil, -ouille « querelle » (dep. 1536,
Négoc. du Levant, I, 294 ds
Barb.,
loc. cit.); cette hyp. est acceptée par
REW3, n
o1386;
EWFS2;
DEI; Cor.,
s.v. garbullo; Hope, p. 200; le [
y] de
grabuge et la grande densité dans le Nord des formes dial. fr. (v.
FEW t. 16, p. 760) font cependant difficulté. L'ital.
garbuglio est prob. déverbal de l'a. ital.
garbugliare « embrouiller, bouleverser, troubler » (dep.
xvies., I.
Pitti ds
Batt.), composé de
bugliare « s'agiter » (dep.
xives.; altération du dial. septentr.
boglire pour
bollire « bouillir ») et d'un 1
erélém. qui pourrait être
gargagliare « faire du bruit, crier » (dep.
xives.; dér. de la racine onomat.
garg-, cf. gargouiller; v.
Batt.). W. von
Wartburg (
FEW t. 16, p. 770), qui refuse l'orig. ital. de
grabuge pour des raisons phonét., voit dans ce mot une modification, par substitution de suff. (d'apr.
déluge*), de
grabouille, déverbal de
grabouiller, lui-même empr., non pas à l'ital., mais au m. néerl.
crabbelen « griffonner » (déjà
Haust,
s.v. grabouyî; pour l'adaptation de
-elen en
-ouiller, v.
gribouiller) : cependant cette hyp., qui s'accorde avec les nombreuses formes dial. du Nord, fait difficulté, tant du point de vue sém. que de celui de la localisation des plus anc. attest. de
grabuge et
garbouille.