GORGE, subst. fém.
Étymol. et Hist. I. 1. a) Début
xiies. « partie intérieure du cou » (
St Brendan, 1145 ds T.-L.); 1585 (chanter)
à gorge déployée (N.
du Fail,
Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 1, p. 297);
b) 1228 « seins d'une femme » (J.
Renart,
G. de Dole, éd. F. Lecoy, 4373);
2. a) ca 1200 « repas d'un oiseau de chasse » (
Mort Gorin, 124 ds T.-L. : faire gorje à « donner à manger à »;
b) 1376 « jabot (d'un oiseau) » (
Modus et Ratio, 92, 44,
ibid.);
c) α) 1535
rendre sa gorge « vomir » (Cl.
Marot,
« Épigrammes, éd. C.A. Mayer, 78, 42);
β) 1598
rendre gorge « restituer par force » (
Lettres missives de Henri IV, t. IV, p. 914 ds
Gdf. Compl.);
3. 1690
en faire une gorge chaude « railler, moquer » (
Fur.).
II. 1. 1269-78 « ouverture rétrécie de certains objets » (J.
de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 13950);
2. 1675 « passage étroit entre deux montagnes » (Widerhold d'apr.
FEW, t. 4, p. 332 b). Empr. au lat. pop.
gurga, lat. class.
gurges « tourbillon d'eau, gouffre, abîme ».