GENS1, subst. masc. et fém. plur.
Étymol. et Hist. 1. Nombre indéterminé de personnes
a) sing. fin
xes. (
Passion, éd. d'Arco S. Avalle, 33 : Cum co audit tota la
gent; 487 : Per tot convertent popl' et
gent);
ca 1050 (
S. Alexis, éd. Chr. Storey, 527 : la povre
gent; 531 : la
gent menude);
b) plur. fin
xes. (
Passion, éd. cit., 65 : per totas
genz);
2. ca 1100 sing. « groupe de personnes placées sous l'autorité de quelqu'un » (
Roland, éd. J. Bédier, 614 : Cumbatrat sei a trestute sa
gent); 1176-81 plur.
ses genz (
Chr. de Troyes,
Ch. au Lion, éd. M. Roques, 2810);
3. ca 1195
dis mile genz (
Ambroise,
Estoire, 3277 ds T.-L.); 1278
jens de la maison (
Sarrazin,
Hem, éd. A. Henry, 1302); 1285
gens communes (
Jacques Bretel,
Tournoi de Chauvency, 3480 ds T.-L.);
ca 1350
li jovene gent (
Gilles Le Muisit, I, 15,
ibid.);
4. v.
gendarme; 1544
gens de lettres (
Calvin,
Excuse aux Nicodémites, VI, 600 ds
Hug.). Anc. plur. de
gent1*, du lat. class.
gens, gentis fém., désignant à l'orig. le clan, le groupe de tous ceux qui se rattachent par les mâles à un autre ancêtre mâle commun (
Ern.-Meillet), puis la famille, la race, le peuple;
gentes, plur. a été à l'époque impériale synon. de
homines désignant « les gens », d'où à basse époque, le genre masc. relevé pour cet emploi dans des syntagmes tels que
gentium majorum et fortunatorum; gentes qui... (
TLL s.v. 1843, 6); de là (quelques ex. à partir du
xiiies. ds T.-L.) le genre masc. du fr.
gens plur., fém. à l'orig., ce dernier genre étant conservé dans le cas notamment où l'adj. précédant le subst. fait corps avec lui (
cf. Grev.10, 257, e). V. aussi
gent1et
gentil1.