GARENNE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160
garanne « étendue de terre (boisée?) » (
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4559);
b) 1486 « bois, étendue boisée où vivent les lapins et se multiplient à l'état sauvage » (
Arch. Nord B 7662, pièce 13 : lappin de
garende); 1575
lapins de garenne (
Paré,
Œuvres complètes, éd. J.-F. Malgaigne, t. 1, p. 364);
2. a) 2
equart du
xiiies.
warenne « domaine de chasse réservée » (
Grande Charte de Jean sans Terre, f
o84 v
ods
DEAF, col. 249);
b) 1366
garanne « domaine de pêche réservée » (
Doc. ds
Du Cange). Étymol. discutée. Peut-être dér. du gaul. *
varros « poteau » (attesté dans les noms de pers. gaul.,
cf. Dottin, p. 296, v. aussi a. irl.
farr « poteau », irl.
farr « id. »); suff.
-enna (*
varenna ayant pu avoir le sens d'« étendue entourée de piquets »;
cf. DEAF s.v. garenne, col. 246-247). La forme
garenne en serait issue par croisement avec
garder (on a en effet des var. du type
garende, 1297 ds
Gdf.) sans qu'il soit nécessaire de supposer ce croisement pour expliquer le
g(u)- initial (
cf. DEAF, loc. cit. et
Baldinger, p. 102, v. bbg.). Étant un terme jur.,
garenna est très répandu en lat. médiév. (1086
warenna « réserve de petit gibier » ds
Latham).