GÂTER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « dévaster, piller » (
Roland, éd. J. Bédier, 703);
2. a) 1160-74 « détruire, ruiner (l'existence de quelqu'un) » (
Wace,
Rou, éd. J. Holden, III, 7268);
ca 1200 « détruire, abîmer quelque chose » (
Ie Continuation de Perceval, éd. W. Roach, t. I, 13771);
b) spéc. 2
emoitié
xiiies. « abîmer, gâter (le fourrage, en parlant du bétail) » (W.
de Henley, 24 ds
DEAF, s.v. gaster, 369, 40); 1538 pronom. « s'altérer (en parlant des fruits, de la viande) » (
Est. ds
FEW t. 14, p. 205a);
3. 1530 « traiter quelqu'un avec trop d'indulgence » (
Palsgrave, p. 483 [un enfant]). Du lat. class.
vastare « rendre désert, dépeupler; ravager, dévaster, ruiner » avec infl. du verbe germ. *
wôstjan (a.h.all.
wuostan, all.
verwüsten « dévaster, ravager, ruiner »,
cf. l'a.fr.
gast, s.v. gâtine*) qui rend compte du
g- initial; étant donné l'ancienneté des corresp., tous en
g-, ds les langues romanes, le croisement est probablement antérieur à la période franque (
FEW t. 14, p. 206a).