FOIE, subst. masc.
Étymol. et Hist. [
viiies.
ficato (
Gloses de Reichenau, éd. A. Labhardt,
Glossarium biblicum codicis Augiensis CCXLVIII, 1948, n
o1377, p. 31, col. 1);
viiie-
ixes.
figido (
Gloses de Cassel, ibid., p. 40, 1. 52)] 2
emoitié
xiies. [date ms.]
firie (
Roland, éd. J. Bédier, 1278);
xiies. [date ms. cas suj.
feis (
Couronnement Louis, éd. A. Langlois, 543);
xiiies. [date ms. Guiot]
foie (
Chr. de Troyes,
Chevalier lion, éd. M. Roques, 4237). Du b. lat.
ficátum « foie gras » d'où plus gén. « foie » formé sur
ficus « figue » comme calque du gr. σ
υ
κ
ω
τ
ο
́
ν « foie gras (d'animal nourri de figues) » dér. de σ
υ
κ
ω
̃ « nourrir de figues », de σ
υ
̃
κ
ο
ν « figue ». Le modèle gr. prob. accentué et prononcé de différentes manières par les latins est sans doute pour beaucoup dans les altérations subies par
ficátum qui est ainsi à l'orig. de formes variées dans les lang. rom. (v. notamment
G. Paris,
Ficatum en roman ds
Mél. linguistiques publ. par M. Roques, pp. 532-553 et BBG ds
FEW t. 3, p. 492a). Pour le fr., on retiendra le changement d'accentuation en
fícatum, d'où
fícitum expliquant la forme
figido des
Gloses de Cassel, puis, par métathèse,
fidicum qui est à l'orig. des formes dial. de type
fie (
FEW t. 3, p. 490) et plus particulièrement de la forme
firie de la
Chanson de Roland avec altération de
d en
r (
cf. G. Paris,
op. cit., p. 273); parallèlement, une altération de
fícatum en
fécatum, d'où
fécitum, puis, avec métathèse,
fedicum, est à l'orig. de
feie, foie.