FARFELU, UE, adj.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1460
fafelu « dodu » (
Farce du Pasté et de la Tarte, Anc. théâtre fr., t. 2, p. 73); 1545
farfelu (
Rabelais,
Tiers Livre, éd. M. A. Screech, chap. 28, p. 199);
2. 1921
farfelu « fantaisiste » (
A. Malraux,
Lunes en papier, d'apr.
A. Vandegans,
La jeunesse littéraire d'A. Malraux, p. 100 : Royaume-
Farfelu [devenu titre d'un autre roman d'A. Malraux publié en 1928;
cf. aussi 1929,
A. Malraux,
Port-Égaré par P. Véry ds
N.R.F., déc., p. 839 : cucurbitacées aux formes
farfelues, cité ds
A. Vandegans,
op. cit., p. 306)]. Prob. issu du croisement de
fanfelue (fanfreluche*
) avec le rad.
faf- (à l'orig. de mots désignant des choses vaines ou gonflées;
fafiot*; v.
FEW t. 3, pp. 366b-367a), la forme étant devenue
farf- chez Rabelais par attraction d'autres mots rabelaisiens (
farfadet*,
farfouiller*
, faribole*) et peut-être aussi ital. (
farfalla « papillon »;
farfarello « démon », v.
farfadet; farfaro, nom de plante;
farfogliare « bredouiller »; v. J. Pohl ds
Fr. mod. t. 31, pp. 302-303). Le sens nouv. donné par A. Malraux au mot qu'il a prob. pris chez Rabelais s'explique par le fait que l'univers de fantaisie évoqué dans les
Lunes en papier se compose de choses vaines, gonflées d'air et de formes arrondies (ballons, sphères creuses de verre, meubles en forme d'édredons, grosses pommes, etc; v.
A. Vandegans,
op. cit., pp. 118-119).