FARDE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 « charge, bagage » (
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 3382);
2. 1775 « balle de café moka » (
C. Niebuhr,
Voyage en Arabie..., Amsterdam-Utrecht, 1776-80, t. 1, p. 117 ds
Z. rom. Philol. t. 90, p. 462);
3. 1812 en Belgique « dossier, liasse de papiers » (
Ph. Delmotte,
Essai d'un gloss. wallon ds
FEW t. 19, p. 44
b,
s.v. farda). Empr. à l'ar.
farda « l'une des deux parties d'une chose, demi-charge d'une bête de somme, fardeau, balle, ballot, gros paquet; la moitié d'une pièce de coton servant de pagne » (
Dozy, t. 2, pp. 250-251; v. aussi
Devic, Mach. s.v. alfarda, FEW t. 19, pp. 43-47). Au sens 2, réemprunt récent. Selon
M. Goosse,
Contribution du fr. région de Belgique au fr. universel ds
M. Piron,
Aspects et profil de la culture romane en Belgique, 1978, pp. 61-62,
farde au sens 3 serait un vestige, repoussé dans l'extrême Nord par
hardes*, de l'a. fr.
fardes « vêtements » (apr. 1170
fardres, Wace,
Rou, éd. A. J. Holden III, 1651, var.
fardes; ca 1200, en domaine pic.,
farde « vêtement » ds
Renaut de Montauban, 399, 26 ds T.-L.).
Cf. l'évolution sém. parallèle de
chemise*
, jaquette*; la vitalité en wallon et rouchi du type
(en)fardeler « envelopper » (
cf. FEW t. 19, p. 44a), dér. de
fardeau*, paraît aussi pouvoir être invoquée.