DINDE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1600 [éd.] « femelle du dindon » (
O. de Serres, V, III, p. 365 ds
Gdf. Compl.); 1752 fig. et fam. en parlant d'une femme niaise
une grande dinde (Trév. Suppl.). Issu des syntagmes
poulle d'Inde (désignant très probablement la dinde ds
Rabelais,
Gargantua, éd. 1542, Marty-Laveaux, XXXVII, p. 140),
cocq, poulle, poullet d'Inde « dindon, dinde, dindonneau » (
Id.,
Quart Livre, éd. 1552, R. Marichal, LX, p. 240;
cf. 1560
Bruyerin Champier,
De re cibaria, p. 831 ds
Sain. Lang. Rab. t. 1, p. 29 : venere in Gallias, annos ab hinc paucos, aves quaedam externae quas
Gallinas Indicas appellant), termes servant primitivement à désigner la pintade (1380
poulle d'Ynde ds
Comptes de l'Hôtel des Rois de France aux XIVes. et XVes., éd. M. L. Douët d'Arcq, p. 109; 1508
poule dainde (Comptes de Gaillon, p. 329 ds
IGLF), 1385
geline d'Inde, 1465
coq d'Inde (ds
FEW t. 4, p. 639b), lat. médiév.
gallina de India (
xiiies.
Fréd. II,
De Arte venandi d'apr.
FEW, loc. cit, 639a),
Inde désignant l'Abyssinie où la pintade vivait à l'état sauvage. Lorsque les Espagnols, ayant conquis le Mexique (1
erquart
xvies.), introduisirent le dindon en Europe et en France, les termes
coq, poule d'Inde servirent à désigner cet oiseau).