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CUIVRE, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. Début xiies. agn. queivre (cf. beivre [< bibere]) (St Brendan, éd. E. C. Waters, 1416); 2. 1155 [ms. xiiies. agn.] quivre (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14648); 1165-76 cuivre [copie Guiot début xiiies.] (Ch. de Troyes, Cligès, éd. M. Roques, 2734); emplois métaphoriques a) 1823 « ustensile de cuisine » (Boiste); b) 1845 grav. (Besch.); c) 1832 plur. mus. (Hugo, N.-D. Paris, p. 83); emploi adj. 1818 (Nodier, J. Sbogar, p. 88); 3. ca 1160 [ms. A, fin xiie-début xiiies.] coivre (Eneas, éd. J. Salverda de Grave2, 6432); 1160-74 [ms. xiiies., Normandie] id. (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, 6452). B. 1288 [ms. A, traits picards] keuvre (Thèbes, éd. Constans, t. II, p. 107, 73), type en usage notamment en wallon, pic., fr.-prov. et occitan, v. FEW t. 2, p. 1614 b. B régulièrement issu du lat. impérial cyprum, cǔprun « cuivre » (FEW T. 2, p. 1615 a). Les formes rapportées en A sont généralement ramenées au lat. impérial cypruim, cǔpreum (aes), proprement « bronze de Chypre » [cf. Pline, Nat., 7, 195 ds TLL s.v. Cypros, 797, 5] (Meyer-Lübke ds Z. rom. Philol., t. 36, 1912, p. 230; FEW, loc. cit.); cependant l'évolution phonét. demeure obsc. (cf. les tentatives d'explication de Fouché, pp. 403-405), v. F. de La Chaussée, Initiation à la phonét. hist., p. 127; il n'est pas impossible que le -i- s'explique par des confusions avec l'homon. a. fr. cuivre « carquois » (FEW t. 16, p. 429 b) qui présente la même alternance radicale. La forme isolée A 1 est peut-être une forme hyper-anglo-normande correspondant à l'a. fr. coivre.