COUR1, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 2
emoitié
xes.
cort « espace découvert entouré de murs, d'habitations » (
Passion, éd. D'A. S. Avalle, 244); 1616
Cour des Miracles « repaire de gueux » (
Drachier d'Amorny,
Le Carabinage ou Matoiserie soldatesque, p. 31 ds
Sain. Sources Arg. t. 1, p. 55).
B. 1. 2
emoitié
xes.
curt « résidence d'un souverain et de son entourage » (
Saint-Léger, éd. J. Linskill, 44);
2. ca 1100
curt « entourage d'un souverain » (
Roland, éd. J. Bédier, 231);
ca 1352
cour de Romme (
G. Le Muisit,
Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 324);
3. ca 1130
cort « souverain et son conseil » ici « assemblée de vassaux réunie par le souverain pour régler une question importante ou pour une solennité » (
Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 161); début
xives.
estre bien de court « jouir de la faveur du roi » (
G. Guiart,
Royaux Lignages, éd. J.-A. Buchon, t. 8, 11456);
4. a) 1539
Faire la court a quelqu'ung « être empressé auprès de lui pour gagner ses faveurs » (
Est.); 1651 spéc.
id. à une femme « la courtiser » (
Corn.,
Nicom. I, 1 ds
Littré);
b) 1690
cour « ensemble de personnes cherchant à obtenir les faveurs de quelqu'un » (
Fur.).
C. 1. début
xiies.
curt « siège de justice » (
Lois Guillaume, éd. J. E. Matzke, § 24);
2. xiiies.
Haute Court (
Assises de Jérusalem, éd. Beugnot, t. 1, p. 23); 1549 désigne les tribunaux d'ordre supérieur (
Est. :
cours souveraines); spéc. 1804
cour de cassation, v.
cassation;
3. xiiies. « magistrats composant ces tribunaux » (
Assises de Jérusalem, t. 1, p. 54); 1690 (
Fur.);
4. fin
xiiie-début
xives.
Court d'Amours (
Mathieu Le Poirier,
Le Court d'Amours [titre] d'apr.
Romania, t. 10, 1881, p. 519); 1830
Cour des comptes (
Balzac, 21, 475 ds
Quem.). Du b. lat.
curtis « cour de ferme » (
vies. ds
TLL, s.v. cohors, 1550, 6) puis « enclos comprenant maison et jardin, tenure » (d'où l'a. fr.
cort « ferme, exploitation agricole »
xiiies. ds
Gdf.) et « centre d'exploitation d'un fisc, résidence royale » (
Capit. de villis ds
Nierm.), « entourage du roi, personnel de la cour royale » (
Capit., ibid.), «
curia d'un prince territorial, surtout dans sa fonction de tribunal » (1000,
ibid.).
Curtis est issu du lat. class.
cohors « coin de ferme » et dans la lang. milit. « division du camp » d'où « troupes (cantonnées dans cette division) » accessoirement « gardes du corps d'un grand personnage ». L'orth. mod.
cour est prob. due à l'infl. du lat. médiév.
curia attesté dans des sens analogues (
Nierm.).