COUCHER1, verbe.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1050 pronom.
soi ... colcer avoc « se mettre au lit, partager son lit avec quelqu'un (ici une personne du sexe opposé) » (
Alexis, éd. Chr. Storey, 52); 1539 intrans. fam. « avoir des relations sexuelles avec » (
Est.);
b) ca 1100 pronom.
sei culcer « s'étendre pour passer la nuit » (
Roland, éd. J. Bédier, 3992); 1172 trans.
couchier « mettre au lit » (
Chr. de Troyes,
Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 5443); 1835 spéc. fam.
allez-vous coucher « laissez-moi tranquille »
(Ac.); av. 1615 part. passé substantivé
couchée « lieu où l'on couche » (
Marguerite de Valois,
Mémoires, p. 21 ds
Hug.);
2. ca 1100 pronom. « disparaître sous l'horizon (d'un astre) » part. passé (
Roland, 2481); 1155
soleil culchant « endroit où le soleil se couche; ouest » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 14189); 1635 subst.
couchant (
Monet); av. 1628 fig. « déclin, vieillesse » (
Malh. VI 31 ds
Littré).
B. 1. a) Ca 1100 trans.
culcher « étendre quelqu'un (ou quelque chose) de tout son long » (
Roland, 2204);
ca 1100
sei culcher « s'étendre » (
ibid., 12); d'où 1304-06 trans. « terrasser quelqu'un (dans un combat) » (
G. Guiart,
Royaux Lignages, éd. J.-A. Buchon, 1, 1467);
b) ca 1462
petit chiennet couchant (
Villon,
Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1114);
ca 1610 fig.
chien couchant (
Beroalde de Verville,
le Moyen de parvenir, Consistoire − II, 75 − ds
Hug.,
s.v. chien);
2. ca 1283 fig.
couchier « consigner par écrit » (
Ph. de Beaumanoir,
Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 217);
3. fin
xives. trans.
coucher « risquer, miser au jeu » (
E. Deschamps,
Farce de Mestre Trubert, éd. G. Raynaud, t. 7, p. 168, vers 408);
4. fin
xives. trans.
chouchier « rapprocher de l'horizontale ce qui est naturellement vertical » (
Froiss.,
Chron., I, 333 ds
Gdf. Compl.); 1649
coucher qqn en joue (
Retz,
Mémoires, éd. A. Feillet, t. 2, p. 404); 1538 « marcotter » (
Est.,
s.v. prosternere); 1690
coucher les bleds (
Fur.);
5. 1573
coucher ses couleurs (
Larivey, trad. des
Facétieuses Nuits de
Straparole, IX, 4 ds
Hug.); 1580 part. passé adjectivé « étendu (d'un liquide) » (
Palissy,
Discours admirables, éd. A. France, p. 381). Du lat. class.
collocare « établir; placer dans une position horizontale, étendre dans sa longueur » spéc. « coucher (quelqu'un), se coucher
(se collocare) »; 5 dér. avec dés.
-er de
couche* « étendue d'une substance sur une surface ».