CHEZ, prép.
Étymol. et Hist. A. Prép.
1. 1130-60 « dans la demeure de »
Chiés Simon (
Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 747, ds T.-L.); 1681 « dans le pays de » (
Boss.,
Hist., III, V ds
Littré); 1694 « parmi un groupe de personnes; du temps de » (
Ac. : Il y avait une coutume
chez les Athéniens);
2. 1580 fig.
chez Plutarque « dans l'œuvre de » (
Mont.,
Essais, I, 26, éd. A. Thibaudet, p. 178), condamné par Vaugelas (
Rem. sur la lang. fr., 1647, p. 297); av. 1592 « dans l'esprit de » (Mont[aigne] ds
Trév. 1704 : Il vaut mieux se soucier de ce qu'on est
chez soi que de ce qu'on est
chez les autres).
B. Loc. prép. 1195
de chiés + nom de pers. « de la maison de » (
Ambroise,
Guerre sainte, 8783 ds T.-L.). Du lat
casa « maison »
(case1*
); le traitement irrégulier de la finale s'explique par la position prétonique du mot dans son emploi prépositionnel (Cornu ds
Romania, t 11, 1882, p 84 et
Rom Forsch., t. 23, p. 108; R. Haberl ds
Z. fr. Spr. Lit., t. 36, 1, p. 304;
REW3, n
o1728;
FEW t. 2, p. 452 : 1
rehyp.), plutôt que par une forme
casus (
ixes.
CGL II, 571, 33, très rare), croisement de
casa avec
domus, mansus (E. Richter ds
Z. rom. Philol., t. 31, 1907, p. 571;
FEW t. 2, p. 452 : 2
ehyp.). Le recours à une formation à partir de
enchiés, non attesté av. le début du
xiiies. (
Bueve de Hanstone, version anglo-norm. éd. Stimming, 719) et très rare (du lat. pop.
in casa;
Bl.-W.5;
EWFS2;
Rheinfelder t. 2, § 731), ne paraît pas nécessaire.