CHAÎNE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. « Lien composé de maillons »
1. ca 1100
chaiene spécialement pour maintenir un prisonnier (
Roland, éd. J. Bédier, 3735); av. 1683 pour des galériens (
Lett. de Colbert, t. IV, p. 2, note ds
Littré);
2. 1621 au fig. (
D'Aubigné,
Lettres, Paris, éd. Réaume et Caussade, t. 1, 1873, p. 198 : la
chaine d'honneur); 1668
tenir à la chaîne fig. (
Boileau,
Sat., 8, 68);
3. 1684 techn. « élément d'un système de traction » (
A. Rommel,
Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache, Akademie Verlag, Berlin, 1954, p. 167); 1690 (
Fur. :
Chaisne, en termes d'Arpentage, se dit aussi d'une certaine mesure qui sert à arpenter).
B. 1. Suite d'éléments concrets semblables
a) 1268 text. (
E. Boileau,
Métiers, éd. G.-B. Depping, p. 119);
b) 1653
chaîne de montagnes (
Vaugelas,
Quinte Curce ds
Rich. 1680);
c) 1611 archit. (
Cotgr.,
s.v. chene);
d) 1805 anat.
chaîne d'os (
Cuvier,
Leçons d'anat. comp., t. 3, p. 226);
e) 1863
chaîne de production (
A. Gressent,
Le Potager mod., p. 287);
f) 1927
travail à la chaîne (
R. Champly,
Nouv. Encyclop. pratique, t. 20, p. 160);
2. suite d'éléments abstr. semblables 1637 (
Descartes,
Méth. ds
Littré : la
chaîne des autres vérités);
3. suite de pers.
a) av. 1797 [1773-74?] fig. (
Beaumarchais,
Correspondance, t. 1, p. 151 : Une
chaîne de sept personnes dont je prétends que je tiens le premier chaînon comme corrupteur);
b) 1832 suite de personnes disposées pour se transmettre qqc. de main en main (
Raymond). Du lat. class.
catena « chaîne », terme techn. « lien pour maintenir qqc. », employé au fig. « barrière, contrainte », « suite, enchaînement ».