CHALEUR, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Début
xiies.
chalur (du soleil) « état de la matière qui se traduit par une température élevée » (
Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, Paris, 1876, XVIII, 6); 1606
les grandes chaleurs « l'été » (
Nicot);
2. ca 1220 « sensation comparable à celle que produit un corps chaud, éprouvée dans des malaises physiques » (
Pean Gatineau,
Vie de S. Martin, éd. Söderhjelm, 8334 ds T.-L.);
3. a) 1387-91 art vétér. « période des amours » (
G. Phébus,
Le Livre de la Chasse, ms B.N. fr. 7098, Paris, éd. J. Lavallée, 1854, 1, 11 ds
Remig., p. 55); 1561
être en chaleur (
Du Fouilloux,
Traité de Venerie, 17, 42,
ibid.);
b) 1573 « ardeur des sens » (
Du Puys,
Dict. fr.-lat. : ,,se dict des bestes femelles [...] quand on leur faict venir le désir de la compaignie du masle pour engendrer``); qualifié de ,,vx`` ds
Pt Rob.;
4. a) 1549 « vitalité, élan naturel, enthousiasme » (
Est. : La
chaleur de la jeunesse est refroidie);
b) début
xviies. « emportement, vivacité » (
D'Aub.,
Trag., V ds
Godefroy,
Lexique comparé de la lang. de Corneille et de la lang. du XVIIes., Paris, 1862, t. 1, p. 112);
c) 1779 B.-A.
chaleur d'exécution (
Le Visionnaire ou Lettres sur les ouvrages exposés au Salon, Amsterdam, I, p. 26 ds
Brunot t. 6, p. 791). Empr. au lat.
calor, -is attesté au sens 1 dep. Ennius ds
TLL s.v., 180, 2 spéc. en parlant du soleil (Lucrèce,
ibid., 180, 44) fréquemment au plur. (
ibid., 180, 6, 7); au sens 2
iers. av. J.-C. (Sulpicia ds
Tib., 3, 17, 2,
ibid., 181, 29); au sens d'« ardeur, zèle, impétuosité » (Ovide,
ibid., 181, 42); en partic. en parlant de la jeunesse (Celse,
ibid., 181, 78).