CAUCHEMAR, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1375
cauquemare (
Sym. de Hesdin,
Val. Max., fol. 54
ads
Gdf. Compl. : Quant il semble que aucune chose viengne a son lit, qu'il semble qu'il monte sur lui, et le tient si fort que on ne peut parler ne mouvoir, et ce appelle le commun
cauquemare, mais les medecins l'appellent incubes [
cf. incube au sens de « cauchemar, suffocation » 1584-90 Du Bartas ds
Hug.]); ce malaise a souvent été attribué à l'action de sorcières, d'où
quauquemaire « sorcière » 1440-42 (
Lefranc,
Champ. des Dames, Ars. 3121, f
o120d ds
Gdf.); 1564
cauchemare (
J. Thierry,
Dict. fr.-lat.); 1677
cauchemar (
Miège,
A new dict., fr. and engl.); 1718 (
Ac. : C'est un homme qui donne le
cochemar); 1835 (
Ac. : Cet homme est un véritable
cauchemar);
2. p. ext. 1833 « rêve effrayant » (
G. Sand,
Lélia, p. 112). Composé, pour le premier élément, de la forme verbale
cauche, de
cauchier « presser », qui, étant donnée l'orig. pic. du composé (
cf. 1580,
Bodin,
Demon., 108 v
ods
Hug. : Au pays de Valois et de Pycardie, il y a une sorte de sorcieres qu'ils appellent
cochemares), représente prob. un croisement entre l'a. fr.
chauchier « fouler, presser » attesté sous cette forme dep. la 2
emoitié du
xiies. (
Li Sermon saint Bernart, 159, 22 ds T.-L.), du lat.
calcare (v.
côcher) et la forme pic. correspondante
cauquier. Le second élément est l'a. pic.
mare (1285-1300
Gloss. abavus [Marchiennes, Nord], 1407 ds
Roques, p. 37 :
incubus : mare), empr. au m. néerl.
mare « fantôme qui provoque le cauchemar »,
Verdam, auquel correspondent l'ags.
mare « spectre » [angl.
nightmare], l'a. h. all., m. h. all.
mar [n. h. all.
Mahr] (
De Vries Nederl.;
Kluge20).