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CASTOR, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1121-35 « genre de mammifère rongeur aquatique » (Ph. de Thaon, Bestiaire, 1135 ds Barb. Misc. 13, no32); 2. a) 1500 chapel de castor « chapeau de poil de castor » (J. Chartier, Chron. de Charles VII, c. 209, ibid.); b) 1628 chapeau de demy-castor (B. Hannet ds H. Roy, La Vie, la mode et le costume au XVIIes., Paris, Champion, 1924, p. 371); c) 1632 castor « chapeau de castor » (Corneille, Galerie du Palais, 195 ds IGLF); d) [1695, Regnard d'apr. Esn..] 1732 (Trév. : Demi-castor, dans le langage des Libertins, est une femme ou une fille dont la conduite est déréglée, quoiqu'elle ne se prostitue pas à tout le monde) [1628 d'apr. FEW, t. 1, p. 474best erroné]. Empr. au lat. class. castor lui-même empr. au gr. κ α ́ σ τ ω ρ pour désigner cet animal, parallèlement à fiber; en fr. castor a supplanté bièvre*.

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
A. 1. « genre de mammifère rongeur qui construit des barrages ». Attesté depuis ca 1130 (PhThBestWa, page 42, vers 1135 : Castor de beste est nuns Que nus bievre apeluns […] Oëz cum castor fine […] Castor en ceste vie Saint ume signefie […] E tel signefiance Castor fait senz dutance). Le lexème a longtemps vécu seulement sous la forme d'un xénisme, ainsi encore au début du 13e siècle (BestGervM, page 435, vers 686 = GdfC : Une beste est d'autre nature, Castor la nomme l'escripture, En roman l'apele l'an beivre). Première attestation témoignant de la lexicalisation du terme : 1342 (Mach, D. Lyon H., page 172 : Olifans, liepars et liepardes, Ourses, lins, renars et renardes, Loiemiers, grans alans d'Espaingne, Et pluseurs matins d'Alemagne, Castors, aspis et unicornes). - 
A. 3. « mousse, jeune marin ». Attesté depuis 1899 (Esnault, Argot : castor n. m. — […] 3° Mousse (mar., 1832) : Hé ! castor ! femme du bord !). - 
A. 2. « association d'individus qui construisent leur maison en commun, sans aide rémunérée ». Attesté depuis 1949 [juin] (Le Courrier des usines [publication des Établissements Peugeot], in Goux, Mémoires, page 356 : Avez‑vous entendu parler des Sociétés nommées « Castor » ? Ce sont des chefs de famille, réunis en équipe qui construisent eux‑mêmes leurs maisons dans leur temps libre, en équipe. Ils ont réussi autrefois vers Lyon, Saint‑Etienne, à édifier de nombreuses maisons. Aujourd'hui il y en a des groupes importants qui fonctionnent avec succès à Bordeaux, en Alsace par exemple). - 
B. 1. « fourrure de castor ». Attesté depuis 1449 (Chart. J., Chron. Ch. VII V., volume 2, chapitre 209, page 163 : et après venoit le roy […] ayant en sa teste ung chapel de castor, aultrement de bièvre). - 
B. 2. « chapeau d'homme en poil de castor ». Attesté depuis 1632 (Corneille, Galerie, acte I, scène 7, vers 195 : Voyez, je vous ferai meilleur marché qu'un autre, Des gants, des baudriers, des rubans, des castors). - 

Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin castor subst. masc. « genre de mammifère rongeur qui construit des barrages » (attesté depuis Cicéron ; emprunté au grec κάστωρ subst. masc. « id. » ; TLL 3, 542‑543 ; Ernout‑Meillet4). Cf. Kuhn in FEW 2, 473b‑474a, castor ; Allaire, Pelleteries. Cet emprunt a commencé à supplanter bièvre* en moyen français..


Rédaction TLF 1977 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2005 : Jean-Pierre Chambon ; Armelle Evrard. - Relecture mise à jour 2005 : Nadine Steinfeld ; Gilles Roques ; Éva Buchi.