CANARD, subst. masc. et adj.
Étymol. et Hist. 1. 1199 « surnom d'homme » (
Cart. de Montiéramey, p. 168, Lalore ds
Gdf. Compl. : Hugo
Canart);
xiiies.
quanart « oiseau palmipède (ds
Gdf. Suppl. d'apr.
DG); fin
xives.
id. (
Gloss. gall.-lat., B.N. 1. 7684 ds
Gdf. Compl.); 1487
canard (
Vocab. lat. fr., Genève, Loys Garbin d'apr.
FEW t. 2, 1,
s.v. kan, p. 164b); av. 1696
mouillé comme un canard (
Sév., 163 ds
Littré);
2. a) 1834 p. anal. (
Boiste :
Canard [...] son rauque, hors du ton, produit par les instruments à anche);
b) 1840 « morceau de sucre plongé dans le café, le rhum [trempé comme un canard] » (
Carmouche, Vanderbuch,
La Grisette romantique, XVIII ds
Quem.);
3. a) 1584
bailler un canard à moitié « tromper quelqu'un » (
François d'Ambroise,
Les Neapolitaines, III, 12 ds
Hug.); d'où
b) ca 1750 « fausse nouvelle lancée par la presse pour abuser le public » (
Pt Rob.);
cf. 1839 (
Balzac,
Un grand homme de province à Paris [éd. Antoine Adam, Paris, Garnier, 1956] t. 2, pp. 395-396 ds
St. néophilol., t. 36, p. 318); d'où
c) 1842 « journal » (
E. de La Bédollière,
Les industriels, 222 ds
Quem.). Prob. dér. du même rad. onomat. que l'a. fr.
caner « caqueter » (1204,
Reclus de Molliens,
Charité, 21, 5 ds T.-L.), avec le suff.
-art que l'on retrouve dans
malard (
ca 1200,
Hervis, Richel. 1244, f
o6
dds
Gdf.) la plus ancienne désignation du canard mâle; l'hyp. d'une dér. de
cane* qui serait en ce cas issu du croisement entre l'a. fr.
ane (1175,
Chr. de Troyes,
Cliges, 3854 ds T.-L., du lat.
anas -atis) et le rad. de l'a. fr.
caner (Marchot ds
Romania, t. 47, 1921, pp. 217-221;
DG;
DIEZ3;
REW3, n
o4671a;
EWFS2) semble moins probable du point de vue chronologique.