CAMP, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1450
lit de can « lit pliant ou démontable en usage dans les campements militaires » (
Myst. Vieux Testament, éd. J. de Rothschild, t. 2, p. 303); fin
xves.
lit de camp (
Commynes,
Mémoires, éd. J. Calmette, t. 1, p. 237); fin
xves. « terrain sur lequel une armée s'établit ou se retranche pour sa défense »
tenir ung camp (
Id.,
ibid., II, 272 ds
IGLF Litt.);
a) 1548
camp volant « camp provisoire » (Th.
Sebillet,
Art poetique fr., éd. F. Gaiffe, p. 102); 1883 fig.
vivre en camp volant à l'hôtel (
Loti,
loc. cit.);
b) 1671
lever le camp (
Pomey); 1836 fam. et pop.
foutre le camp (
Stendhal,
Lucien Leuwen, p. 21);
c) 1690
aide de camp (
Fur.);
d) 1921
camp d'aviation (
Giraudoux,
Suzanne et le Pacifique, p. 74);
2. 1543 p. ext. « corps d'armée établi dans un camp » (
Amadis, IV, 17 ds
Hug.);
3. 1927
camp de concentration (
Proust,
Le Temps retrouvé, p. 747);
4. 1813 « groupe de personnes du même bord qui s'oppose à un autre groupe »
camp des créanciers (
Jouy,
L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 3, p. 173); 1831 pol. (
Lamartine,
Correspondance, p. 153); 1904 fig.
changer de camp (
Frapié,
La Maternelle, p. 282). Plus prob. forme normanno-pic. ou prov. de
champ* qu'empr. à l'ital.
campo (
Wind, p. 65;
EWFS2) spéc. terme milit. au
xiiies. (ds
Batt.).