CABOCHE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1165-70
caboce fam. « tête » (
B. de Ste Maure,
Troie, 27163 dans T.-L.);
xiiies. [date du ms.]
caboche (
Première Continuation de Perceval, éd. Roach, 4330, var. du ms. P);
2. 1680 « petit clou à grosse tête » (Ordonn. dans
Littré). Composé de
ca- et de l'a. fr.
boce (bosse1*
); l'intermédiaire de l'a. fr.
cabocier (cabosser*
; EWFS2) ne semble pas nécessaire;
caboche est une forme normanno-picarde.
Ca- est un pseudo-préf. entrant dans la compos. de nombreux mots fr. et dial., d'orig. discutée. Hyp. vraisemblable de W. von Wartburg dans
Mél. Schuchardt 1922, pp. 116-125, qui distingue : 1) des mots en
ca- résultant du croisement de deux mots sémantiquement voisins (procédé de composition tautologique fréquent dans la lang. pop.; v. aussi Schuchardt dans
Z. rom. Philol. t. 27, pp. 613-14) du type
cahute*, de
cabane* et
hutte*;
cf. aussi
carnichot*
, cafouiller*
, caliborgne*
, cafourniau et formes dial. citées par W. von Wartburg,
loc. cit.; 2) des mots formés à l'aide d'un élément péj. et augm.
ca-, dégagé à partir des mots cités ci-dessus; explication valant pour
caboche, cabosse*, pic.
capeigner « se prendre aux cheveux », dial. du Centre
cahuer « huer », etc.; v. aussi formes pic. citées par C. Brunel dans
Mél. Roques (M.), 1946, pp. 119-130, et W. von Wartburg,
Probl. et méthodes de la ling., 1963, pp. 92-94. Aux hyp. de J.J. Salverda de Grave (ds
Mél. Kern, 1903, pp. 123-126), suivi par
Nyrop t. 3, n
o526, et de E. Gamillscheg (ds
Z. rom. Philol., t. 40, pp. 166-169) s'opposent des raisons essentiellement géogr. (v. Wartburg dans
Mél. Schuchardt, loc. cit.).