CABESTAN, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1382 mar.
cabestant (
Compte du clos des galées de Rouen, 123, Bréard d'apr. Delboulle dans
R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 285); 1382-84
cabesten (
id., p. 50 dans
IGLF Techn.); 1548
capestan (
Rabelais,
Quart Livre, p. 22 dans
Hug.); 1648
cabestan (
E. Cleirac,
Termes de marine dans
Jal11848). Orig. obsc.; la plupart des dict. étymol. y voient un empr. au prov.
cabestan, altération de
cabestran : pour
FEW t. 2, pp. 252-253,
Bl.-W.5,
Mach.,
s.v. cabrestante et
NED, s.v. capstan, ce mot prov. serait le part. prés. substantivé au sens de « instrument à enrouler les câbles » d'un verbe
cabestrar, cabestra, dér. de
cabestre « corde de poulie » (v.
chevêtre). Mais le prov.
cabestan, cabestran n'est pas attesté dans les anc. textes, non plus que
cabestrar qui a pour seul sens « mettre le licou à une bête » (v.
Mistral,
s.v. cabestra et
Alib.,
s.v. cabestre). L'hyp. d'un empr. à l'esp.
cabr(-)-estante, propr. « chèvre (appareil de levage) dressée » (
Diez3,
Rupp., p. 108) attesté dep. 1518 d'apr.
Cor., convient sur le plan sém., mais un empr. aussi anc. du fr. à l'esp. n'est pas vraisemblable. C'est à cette dernière difficulté que se heurte également l'hyp. d'un empr. au port.
cabre(-)estante, propr. « socle de câble » (O. Nobiling dans
Arch. St. n. Spr., t. 125, p. 155); ce mode de compos. n'est d'autre part possible que dans les lang. germaniques.