BUER, verbe.
ÉTYMOL. ET HIST. − A.− Mil.
xiies. « lessiver, laver » (
Sept Sages, 2631 dans T.-L.); considéré comme vx ou dial. par la plupart des dict. dep.
Trév. 1704.
B.− Entre 1320 et 1330 « dégager de l'humidité, de la vapeur » (
Watriquet de Couvin,
Dits, 301, 164 dans T.-L.).
De l'a. b. frq. *
bûkôn « tremper dans la lessive » (
Brunot t. 1, p. 127; Kuen dans
Festschrift Wechssler, Jena-Leipzig, 1929, pp. 337-342 dans
FEW t. 15, 2, p. 12;
EWFS2;
Gam. Rom.2t. 1, p. 311;
REW3, n
o1379), reconstitué d'apr. m. b. all.
būken, m. h. all. tardif
buchen [all.
bauchen], m. angl.
bouken, d'apr.
Kluge20,
s.v. bauchen; dans le domaine gallo-rom. se serait formé le part. passé substantivé *
bucata d'où l'a. prov.
bugada (
xiiies., Deudes de Prades dans
Rayn.) et le fr.
buée. Étant donné l'antériorité et l'aire géogr. du verbe
buer, seulement attesté dans la France du Nord, cette hyp. semble préférable à celle d'un dér. subst. en
-ata préexistant au verbe, et fait sur le modèle d'un coll. germ. qui correspondrait au suisse aléman. (Soleure)
buchete « ensemble du linge mis dans la lessive » (
FEW t. 15, 2, pp. 11-12).