BRUN, UNE, adj.
ÉTYMOL. ET HIST. − A.− Adj. 1. Ca 1100 « poli, luisant » (
Roland, éd. Bédier, 1043) − fin
xiiies.,
Adenet Le Roi,
Beuve de Commercy, 2756 dans T.-L.;
2. ca 1100 « d'une couleur sombre, entre le roux et le noir (en parlant notamment du teint) » (
Roland, 3821), employé substantivement p. ell. pour désigner une personne au teint et aux cheveux bruns (fin
xiies.
G. de Pont-Ste-Maxence,
St Thomas, 1970 dans T.-L.).
B. − Subst. 1. 1350-75 « couleur brune » (
Espinas, Pirenne,
Rec. documents relatifs à l'hist. de l'industr. drapière en Flandre dans
IGLF Techn.);
2. p. ext. 1502 « substance de cette couleur en peinture » (
G. Cohen,
Livre de conduite du régisseur, p. 515 dans
IGLF Techn.).
Du germ. *
brūn « brun » (corresp. à l'all.
braun) introduit dans la Romania, prob. par les mercenaires germ. qui l'ont peut-être employé pour qualifier des chevaux (
Brüch, p. 100); latinisé en
brunus, attesté au
vies. par Isidore (cité par Kluge dans
Z. rom. Philol., t. 41, 1921, p. 679;
Sofer,
Lateinisches und Romanisches aus den «
Etymologiae »
des Isidorus von Sevilla, Göttingen, 1930, p. 173 met en doute l'attribution de cette glose à Isidore) et au
viiies. dans les gloses de Reichenau (éd. Foerster et Koschwitz,
Altfranzösisches Übungsbuch, col. 27, leçon du ms. de Karlsruhe 86,
viiies.).