BOURDON1, subst. masc.
Étymol. ET HIST.
I.− 1. Ca 1170
burdun « mulet » (
Rois, éd. Le Roux de Lincy, p. 363 dans
Gdf.) − 1505-17 (
Fossetier,
Chron. Marg., ms. Brux. 10510, f
o29 r
o,
ibid.);
2. 2
emoitié du
xiies.
bordon « bâton de pèlerin » (
Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, Paris, 1877, vers 1536); 1311
bourdon (
Auberon, éd. A. Graf, 1966 dans T.-L.).
II.− 1559 « lance » (
Amyot,
Crass., Vies, p. 2086 dans
Gdf. Compl.).
I de l'acc.
burdonem du b. lat.
burdo « mulet » (
Isid.,
Orig., 12, 1, 61 dans
TLL s.v., 2248, 30) sens qui s'est conservé dans 1, de même que le sicilien
burduni (
FEW t. 1), puis par une métaphore fréquente dans les parlers pop.
(cf. chevron*
, chevalet*,
poutre*
) « support, baguette », sens attesté dans le lat. médiév.
burdo « bâton », mil.
xies. (Papias dans
Du Cange,
s.v. burdones) et dans l'ital.
bordone, le cat.
bordó, l'esp.
bordon, le port.
bordão, REW3, art. 1403; c'est à tort semble-t-il que
Cor.,
s.v. bordon attribue un étymon commun aux sens de « bâton de pélerin » et de « lance », les faisant dériver de
behordo « javelot, petite lance » lui-même dér. de
behordar « s'exercer à la lance » verbe empr. à l'a. fr.
behorder « combattre à la lance ». Il est possible, au contraire, qu'en II aient pu se rencontrer
bourde « bâton de pélerin » et l'a. fr.
behort « lance pour jouter » (1174 G. de Pont Ste Maxence dans
Gdf.) déverbal de
behorder (1170-71,
Chr. de Troyes,
Cligès ds T.-L.) lui-même issu de l'a. b. frq. *
bihordôn « enclore » dér. de l'a. b. frq. *
hurd « claie » (a. h. all.
hurt, all. mod.
Hürde; v.
hourd) et corresp. au m. h. all.
behurden « entourer de palissades » (
Lexer30). Le verbe a. fr. signifie donc « enclore de lices le lieu du tournoi (où l'on combat à la lance) »; v. aussi
EWFS2,
s.v. bourdon2. L'étymon proposé pour I par
EWFS2b. lat.
borda « bâton », d'orig. celt. semble ne reposer sur aucune base solide.