BOSSE1, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Mil.
xiies. « protubérance, déformation » (
Charroi de Nîmes, éd. R. Van Deyck − Textes et traitement automatique − 145);
b) fin
xiiies. « enflure due à un choc » (
J. de Meung,
Rose, ms. Dijon 526 var. note 11222-23, éd. E. Langlois, t. 3, p. 315);
2. a) 1174-1184 « gibbosité » (
Chr. de Troyes,
Perceval, éd. W. Roach, 4635);
b) 1690 « protubérance normale chez certains animaux (chameaux, dromadaires) » (
Fur.);
3. a) 1409-10 technol. « saillie sur une surface plane » (
Comptes de la fabrique de St Pierre, Archives Aube G 1559, f
o128 r
odans
Gdf. Compl. serrure a
bosse);
b) 1558 archit.
bosse ronde (
Comptes des bâtiments du Roi, p. 352 dans
IGLF Techn.).
Issu d'un type *
bottia d'orig. obsc. (
FEW t. 1, p. 467a), qui est postulé par l'ital.
boccia « bouton de fleur » (
DEI, s.v. boccia 3) et l'a. prov.
bossa « bosse, tumeur » (
Rayn.); l'hyp. d'un étymon frq. *
bottja « pousse » (
EWFS2.
Gam. Rom.2t. 1, p. 335) dér. du frq. *
bōtan « frapper, battre » (v.
bouter) semble à écarter étant donné l'existence du roumain
bot « boule » (v. aussi
Cioranescu,
Diccionario etimologico rumano, Madrid, 1966); l'hyp. d'une forme *
buttia (D. S. Blondheim dans
Romania, t. 39, p. 147) en rapport avec le b. lat.
buttis « sorte de récipient » n'est à retenir que pour le franco-prov.
bosse « sorte de fût » (
cf. Pat. Suisse rom., s.v. bŏsa) et le terme d'artill. désignant une grenade incendiaire constituée d'une boule de verre emplie de poudre (1694,
Corneille).