BORNE, subst. fém. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1121 bodne ( Voyage de Saint-Brendan, Oxford, éd. Waters, 1928, 1520 [trad. du lat. nuda petra ... in modum silicis de la Navigatio S. Brendani, v. éd. Waters, p. XCVII et 128] : Par un rochét sa veie tint, Une bodne puis i survint); ca 1175 bodnes « pierre plantée en terre pour servir de limite » ( Chron. des Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 10597-10600); ca 1280 bosne ( G. d'Amiens, Escanor, 2815 dans T.-L., s.v. bone); entre 1180 et 1190 bornes ( Lambert le Tort, A. de Bernay, Alexandre, 316, 25, ibid.); 2. entre 1200 et 1220 bone fig. « limite, terme » ( R. de Houdenc, Méraugis, 3594, ibid.); 3. p. ext. a) 1680 « chasse-roue » ( Rich.); b) 1701 borne de cirque ( Fur.); c) 1867 borne kilométrique (Lar. 19e); d) 1899 électr. « serre-fil » (Nouv. Lar. ill.).
Du b. lat. bodǐna, botǐna « borne », attesté dans la 1 remoitié du viies. sous la forme butina ( Loi Ripuaire, tit. 60 dans Nierm., s.v. bodina), et sous la forme bodina en 831-832 ( De Monsabert, Ch. de Nouaillé, n o13 p. 25, ibid.). Le b. lat. bodǐna est représenté en a. fr. par trois formes : bonne (d'où dérive abonner*) , bosne et borne. En pic., le groupe δ
/n a abouti à r/n ( Fouché, p. 862; Gossen, Gramm. de l'a. pic., p. 107 § 50) d'où la forme borne*, qui l'a emporté en fr. mod. Botina, bodina serait d'orig. celt. ( FEW t. 1, pp. 465-466, s.v. botina; REW4, n o1235, s.v. * botǐna; Dottin, p. 235).
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