BISTRO(T), OTE,(BISTRO, BISTROT) subst.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1884 arg. pop.
bistro « cabaretier » (
G. Moreau,
Souvenirs de la Petite et de la Grande Roquette, t. 2, p. 3); 1892
bistrot (
Timm.); d'où le fém.
bistrote [1914 d'apr.
Esn. sans attest.]; 1919,
supra ex. 4.
Orig. obsc.; à rattacher au poit.
bistraud « petit domestique » d'orig. inc. (
cf. FEW t. 22, 2, p. 61a; v. aussi
Esn.,
s.v. bistaud) si l'on suppose que le mot a tout d'abord désigné l'aide du marchand de vin, plutôt qu'à relier à
bistingo « cabaret » 1845 (
Raisson,
Une Sombre histoire, I, 40 dans
Fr. mod., t. 19, 1951, p. 203),
bustingue (avec coquille?) « hôtel où couchent les bohémiens » 1848 (
A. Pierre,
Arg. et jargon, ibid.) et
bistringue, bastringue*, tous d'orig. obsc.; l'hyp. qui voit dans le mot, l'adaptation du russe
bistro « vite » remontant aux cosaques assoiffés occupant Paris en 1814 n'est pas suffisamment fondée. Le
-t final qui permet le fém.
bistrote (
cf. supra prononc. et orth.) est dû aux nombreux mots fr. en
-ot à valeur affective (
cf. Nyrop t. 3, § 287-291).