BIGOT1, OTE, adj. et subst.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1165 surnom injurieux donné aux Normands (
Wace,
Rou, 3
ep., 4777 dans
Gdf. Compl.); v. aussi
Les Gr. Chron., V, p. 53, SHF dans
Fr. mod., t. 4, p. 340; attesté jusqu'en 1672 (
J. Moisant de Brieux,
Orig. de quelq. coutumes anc., Caen, p. 7);
2. 1425 subst. et adj. « personne qui montre une dévotion outrée » (A.N. JJ 173, pièce 199 dans
Gdf. Compl.).
Terme d'orig. germ. mais dont il est difficile de préciser la lang. véhiculaire.
Bigot dans Wace est prob. une adaptation de l'ags.
be gode! « par Dieu! », juron ou invocation prob. fréq. chez les Normands avant et après leur romanisation, seulement attesté en m. angl. 1300
bi godd (
NED, s.v. god § 13),
ca 1330
be gode (
MED, ibid. § 6b). Il est difficile de dire si 2 représente une extension de 1 ou est issu d'un nouvel empr. à une autre lang. germ. : m. h. all.
bî got, m. néerl.
bi gode. Cf. les jurons du m. fr. :
ca 1456-
ca 1463
brulare bigod (
Villon,
Testament, éd. Thuasne, vers 1585); 1552
Tout est prelore, bigoth (
Rabelais,
Quart Livre, éd. Marty-Laveaux, t. II, p. 337).