BIGARRER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1450 adj.
bigarré « de plusieurs couleurs » (
Miroir dames, éd. A. Piaget, 147);
2. 1530 verbe
bigarrer « diversifier par des couleurs qui tranchent les unes sur les autres » (
Palsgr., p. 482).
Orig. obsc. Prob. comp., à l'aide du préf.
bi(s) « deux fois », du m. fr.
garre « de deux couleurs », attesté dep. 1360 (
Inv. du duc d'Anjou, n
o533 dans
Gdf. : levrier
garre) et lui-même d'orig. inc. (
FEW t. 4,
s.v. *
garr-;
Bl.-W.5;
Dauzat 1968). Un empr., par l'intermédiaire de l'esp.
abigarrar, à l'arawak de Haïti
bija « teinture rouge » (G. Friederici dans
Z. fr. Spr. Lit., t. 56, pp. 33-34) est peu vraisemblable. La dérivation à partir de l'esp.
bígar(r)o « coquillage de la côte cantabrique » (
EWFS2) ou du langued.
bigar « frelon » (L. Sainéan dans
R. Et. rab., t. 10, pp. 264-271 et
Z. rom. Philol., t. 30, pp. 558-559, H. Schuchardt dans
Z. rom. Philol., t. 11, pp. 500-501) fait difficulté du point de vue sém. et chronologique.