BEURRE, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Début
xiies.
bure « substance alimentaire grasse » (
Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, p. 243, 20 dans T.-L. :
Bure de arment e lait de œilles);
ca 1200
burres (Guiot de Provins dans
Gdf. Compl.);
xvies.
beurre (
Carloix, t. 4, p. 15 dans
Littré : Qu'il entreroit dedans Strasbourg et les aultres villes du Rhin comme dedans du
beurre); 1704 chim. p. anal. (
Trév. :
Beurre d'antimoine,
beurre d'arsenic,
beurre de cire,
beurre de saturne, etc...);
2. 1814-20 p. anal. « substance grasse extraite de certains végétaux » (
Nysten :
Beurre de cacao);
3. 1845 p. ext. « pâte formée d'une substance écrasée dans du beurre » (
Besch. :
beurre de piment,
beurre d'anchois, etc.).
Du lat.
bútyrum (Aemilius Macer d'apr.
Fouché, p. 136),
butrum (gloss.
cf. Vään, p. 33), empr. au gr. β
ο
υ
́
τ
ν
ρ
ο
ν, avec maintien de l'accentuation sur l'antépénultième (
cf. prov.
buire, a.cat.
bure) en face des formes à accentuation lat.
butýrum (Venance Fortunat, Sidoine Apollinaire dans
TLL s.v., 2261, 79 et 82) qui est à l'orig. de l'ital.
butir(r)o (DEI). La forme fr.
beurre provient d'un dial. de l'Est ou de l'Ouest (
Fouché, p. 135).