BENJOIN, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1479
benjuyn « substance résineuse aromatique » (
Comptes du Roi René, éd. Arnaud d'Agnel, II, 376 dans
IGLF Techn. : pour sept pièces de drap de soye du Caire, muscq,
benjuyn); 1538
benioin (
R. Estienne,
Dictionarium Latinogallicum, p. 412). Empr. au cat.
benjuí «
id. » attesté dep. 1430 (ds
Diccionari Aguiló d'apr.
Cor. t. 1,
s.v. benjuí), lui-même empr. à l'ar.
lubān-ǧāwi « encens de Java » avec déglutination de la syll. initiale
lu confondue avec l'art. cat.
lo (v.
Cor.,
loc. cit.;
FEW t. 19,
s.v. lubān-ǧāwi;
Bl.-W.5); ce fait est confirmé par la localisation géogr. de la 1
reattest., les rapports entre l'Aragon et le royaume d'Anjou ayant été étroits. Il a existé en outre (attestée en 1515) une forme
bengin, de même orig. ar., entrée en France en passant par le détour du port. et de l'ital. Le lat. bot.
benzoe, proposé comme étymon du fr. par
Dauzat 1968, est au contraire une latinisation de
benjoin (v.
FEW, loc. cit.).