BATEAU1, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. 1138
batel « embarcation dont on se sert principalement sur les rivières » (
Gaimar,
L'Estorie des Engles, 442, éd. Hardy-Martin, I, 1888 : De nostre nef meison feimes : Par un
batel ben guarisimes, Dunt nostre pere ala pescher) forme attestée jusqu'au
xves. (
M. Mantellier,
Gloss. des documents de l'hist. [...]
des marchands [...]
de Loire, 1869, p. 12);
ca 1220
bateau (
G. de Coincy,
St Boniface, éd. Boman, 651);
2. 1841 p. métaph. plais. arg. « gros et large soulier » (
La correctionnelle ds
Larch. Suppl. 1880).
Dér. en
-ĕllus (-eau*
) de l'agn.
bat « bateau » 1121-22 (
S. Brendan, éd. Suchier, 600 dans T.-L.), terme rare, encore attesté au début du
xives. dans le domaine norm. sous la forme du lat. médiév.
battus, Du Cange t. 1, p. 606c; ce même
Du Cange cite la forme dial.
bat en usage à Saint-Malo au sens de « bateau »; le suff. a ici moins de valeur diminutive qu'il n'a pour fonction de donner plus de corps au monosyllabe. L'agn. (de même que l'a.nord.,
NED; Brüch dans
R. Ling. rom., 1926, pp. 85-86) est empr. à l'ags.
bat, 891 (
O. E. Chron. − Parker Ms. − dans
NED, s.v. boat. Le fr. a été empr. par les autres lang. rom. (
REW3, n
o985).