BARIGOULE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. 1742 art culin.
barigoult (
Suite des Dons de Comus, t. 2, p. 430 dans
Fr. mod., t. 23, p. 306 : artichauts à la
Barigoult); 1790
barigoule (
Cuis. de Santé, t. 3, p. 128,
ibid.); 1837 fig. (
Balzac,
César Birotteau, p. 157);
2. 1834 bot. (
Boiste).
Empr. au prov.
berigoulo, barigoulo, nom de divers champignons comestibles, en partic. de l'agaric du panicaut ou oreille de chardon (1716,
bouligoulo à Aix-en-Provence d'apr. Garidel dans
Roll. Flore t. 11, p. 145; 1785
brigoulo, bérigoulo dans les Cévennes,
ibid.;
barigoulo à Marseille,
ibid.). Le prov. est prob. issu du lat. *
maurùcùla (dér. de
maurus « maure » d'où « noir ») « morille » sans phénomène de syncope, avec altération de la consonne initiale peut-être (?) d'apr. les mots de la famille de
balle*, et report de l'accent sur la pénultième peut-être p. anal. avec les mots prov. en
-olo (
FEW t. 6, 1, p. 546a); la forme syncopée
morucla « species boleti » est attestée en lat. médiév. (Monachus Saviniensis in
Vita S. Matthei Abbatis Cluniac., chap. 14 dans
Du Cange); de *
mauricula, avec phénomène de syncope, le fr.
morille*.