BARGE1, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1532
berge (
Bourdigné,
Pierre Faifeu, ch. 47 dans
Hug. : Chez ledit Prince ilz prindrent leur heberge, Qui leur donna de maint poullet et
berge); 1553
barge (
P. Belon,
Observations, II, 32 − 1588, p. 288 dans
R. Philol., t. 43, p. 179). Orig. obsc.; peut-être du lat. vulg.
bardea (
EWFS2,
Dauzat68), variante du gaul.
bardal(l)a qui est prob. un dér. de
bard (racine *guer(ə) « qui élève la voix »
cf. IEW, p. 478). Certes
Bardea est glosé κ
ο
ρ
υ
δ
α
λ
λ
ο
́
ς [« alouette huppée »] dans
CGL t. 3, 361, 14, mais de tels échanges de sens ne sont pas sans exemple (
cf. alouette de mer « bécasse variable » dans
FEW t. 1, p. 58). L'hésitation entre
barge et
berge normale en m. fr. (
cf. Fouché, pp. 348-350) se manifeste encore parfois en fr. mod. du fait que cet oiseau vit sur les côtes. L'hyp. de
Barb. Misc. t. 3, p. 187 qui suggère de rapprocher
barge du prov.
barja « bavarder » (
cf. FEW t. 15
1, p. 268
b,
s.v. *
brekan) est peu vraisemblable, car le mot n'apparaît pas en prov. où l'oiseau se nomme selon
Mistral :
becassincendrous, becarudo, belaire, bulo, charloutino, sourdo, veto-veto, etc.