BALADER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1422 « chanter des ballades » (
Pastoralet, ms. Bruxelles, f
o5 v
odans
Gdf. : Quant Tristifer
ot baladé Belligere a lors regardé Qui lui donna espoir et signe D'avoir la chainturelle fine) −
xvies., R. de Collerye dans
Hug.;
2. d'où 1628 arg. « aller demander l'aumône [en chantant des ballades], mendier » ([
Chéreau]
Le Jargon ou l'arg. réformé, éd. 1628, p. 31 : Quand ils sont en quelque vergne à
balader, et qu'on leur dit qu'ils aillent maquiller); le mot en ce sens a survécu sous des formes différentes jusqu'au
xixes.,
cf. les formes des éd. successives du
Jargon ou l'arg. réformé (1634,
ballauder; 1690,
ballander; v.
Sain. Sources Arg. t. 1, p. 192, 226);
3. a) 1836 fam. « aller en flânant » (
Vidocq,
Les Voleurs, p. 20 :
Balader [...] Dans le langage populaire ce mot signifie marcher sans but, flâner);
b) 1858
se balader (
Larch., p. 374);
4. trans.
a) 1836 arg. (
Vidocq,
op. et loc. cit. :
Balader. Choisir, chercher);
b) 1885
id. « promener » (
Courteline,
Les Gaîtés de l'escadron, Nouveau malade, p. 187 : les autres [...]
baladaient les civières de bois).
Dér. de
ballade*; dés.
-er; l'évolution sém. de 1 à 2 s'explique par le fait que les jongleurs, et p. anal. les gueux, les mendiants allaient par les villes en chantant notamment des ballades dans les carrefours; d'où l'accept. gén. 3 et 4, v.
Sain. Lang. par., p. 225; les formes
ballander, ballauder, ballourder semblent être des transcriptions erronées de
balader, ballader.