BAIN-MARIE, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1516 « manière de chauffer un corps par contact indirect avec la source de chaleur en le plongeant dans un bain d'eau que l'on porte à ébullition » ([
J. Perréal,
Complainte de]
Nat[
ure]
à l'alchim., 337 [texte daté du
xives. dans
Dauzat68] dans
Gdf. Compl. : Je cuis lors, dissoubs et sublime, Sans marteau, tenailles ni lime, Sans charbon, fumier,
baing marie, Et sans fourneau de soufflerie).
Composé de
bain* et de
Marie, nom d'une alchimiste appelée aussi
Marie-la-Juive qui aurait inventé ou amélioré cette technique à l'aide du vase appelé κ
η
ρ
ο
τ
α
κ
ι
́
ς (
Masson, p. 275); Olympiodore, philosophe alchimiste gr. de la période alexandrine, fait allus. à ce personnage à propos de ce procédé (
Commentaire ms. d'Olympiodore, philosophe alexandrin, sur Zosime dans
Du Cange,
Glossarium ad scriptores mediae et infimae graecitatis, Graz, Austria, 1958,
s.v.
κ
η
ρ
ο
τ
α
κ
ι
́
ς, p. 647);
balneum Mariae « bain de Marie » est attesté en lat. médiév. du début du
xives. (
Arnaud de Villeneuve,
Rosar., MS. lib. 2, cap. 7 dans
Du Cange); l'hyp. (
Mén. 1750;
Dauzat68;
Bl.-W.5) selon laquelle
Marie-la-Juive représenterait la sœur de Moïse et d'Aaron, la prophétesse
Miriam (
Exode, XV, 20), s'appuie sur une autre tradition selon laquelle
Miriam (nom hébreu de Marie) aurait été l'auteur de traités d'alchimie; on a aussi supposé qu'il pourrait s'agir de l'intégration symbolique de la Vierge Marie à la mystique ésotérique des alchimistes, succédant à la tradition égyptienne du mythe d'Isis (
cf. aussi
Gde Encyclop. t. 2,
s.v. alchimie).