BADAUD, AUDE, subst. et adj.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.− 1532 adj. « sot, niais » (
Rabelais,
Pantagruel, chap. 18, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 310 : Ainsi tout le monde assemblé, Thaumaste les attendoit. Et lors que Pantagruel et Panurge arriverent à la salle, tous ces grimaulx, artiens, et Intrans commencerent frapper des mains comme est leur
badaude coustume), uniquement chez Rabelais; repris au
xviiies. : av. 1778 « qui regarde en manifestant une curiosité un peu niaise » (
Voltaire,
Vanité ds
Littré : Et la vieille
badaude, au fond de son quartier, Dans ses voisins
badauds, voit l'univers entier).
B.− 1552 subst. « celui que la curiosité arrête devant des spectacles futiles » (
Jodelle,
Eug., II, 2 ds
Gdf. Compl. : Mais ores les meilleurs esprits Aiment mieux soldats devenir Qu'au rang des
badauts se tenir).
Empr. à l'a.prov.
badau subst. « niaiserie » (1130-50
Marcabrus,
Lo vers comens ds
Rayn.), adj. « niais » (
xiiies.
T. de Bertrand et
De Gausbert,
Gausbert, ibid.), lui-même dér. du prov.
badar « bâiller » (
xiies.
Peire Vidal,
ibid.) d'où « rester bouche bée », issu du lat.
batare (badin1*
). Le suff. prov.
-au (< lat.
-alem) a été assimilé en lang. d'
oïl au suff.
-aud, fém.
-aude.