AZUR, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Subst. 2
emoitié
xies. judéo-fr.
lazur « couleur bleu clair » (
Les Gloses françaises dans les Commentaires talmudiques de Raschi, glose 629, éd. Darmesteter-Blondheim, d'apr.
Levy,
Trésor, p. 141);
ca 1100 fr.
azur «
id. » (
Roland, éd. Bédier 1599-1600 : Il vait Anseïs ferir en l'escut : Tut li trenchat le vermeill et l'
azur);
2. adj.
ca 1210
azur « de couleur bleu clair » (Herbert le Duc de Danmartin,
Folque de Candie, 248, éd. Schultz-Gora,
Gesellschaft für rom. Lit., t. 21, Dresde 1909 : Tiebauz chevauche qu'il ne se tarde mie [...] Entre ses cuisses un destrier de Hongrie, Sele a
azur et frein de Tabarie);
3. subst. p. métaph. « ciel »
a) 1794 (
céleste)
azur (
A. Chénier,
L'Amérique, p. 106);
b) 1801
azur (
Chateaubriand,
Atala, XVI, p. 41 : La lune brilloit au milieu d'un
azur sans tâche).
Empr. par l'intermédiaire du lat. médiév.
azurium (
cf. ca ixes.
azorium, Mappae Clavicula, praef. p. 188, 21 ds
Mittellat. W. s.v., 1298, 51-52;
cf. aussi
ixes.
lazur, Frotharius Episcop. Tull.
Epist. 20 ds
Du Cange), forme déglutinée issue de l'ar.
lāzaward « lapis lazuli », lui-même issu du persan
lāzward «
id. ». Étant donné l'ancienneté de l'apparition du mot en fr., l'intermédiaire du lat. médiév. est préférable à celui d'une autre lang. rom., ital. ou esp. (
FEW t. 19,
s.v. lāzward, Cor. t. 1,
s.v. azul).