AVEN, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1893 (
Martel,
Les Cevennes et la région des Causses, 4
eéd. [1
reéd. 1890], p. 7 : les eaux des pluies sont absorbées à la surface des Causses par les gouffres ou
avens, abimes ouverts dans le calcaire, entre 800 et 1200 mètres d'altitude).
Mot du Rouergue, région où ce type géol. est bien représenté, attesté comme topon. en 1151 sous la forme
avenc (Archiv. de Haute Garonne, Ordre de Malte, prieuré de Saint-Gilles, commanderie de Sainte-Eulalie, n
oII, liasse V, titre 15 ds
Brunel, n
o66 : [...] esteirs, aco quel mornga de l'hospital de l'
Avenc ne te [...]).
Avenc est prob. formé de la racine celt.
ab- « eau, rivière » (i.-e.
ab- cf. lat.
amnis, I.E.W.;
Ern.-Meillet,
s.v. amnis) représenté par ses dér. gaul.
abono-, abona, thèmes de noms de rivière, d'où le gall.
afon, le bret.
avon, aven, l'irl.
abann « rivière » (
Dottin, p. 223) et les hydronymes fr.
Avon1affluent de l'Ardusson (Aube),
Avon2(Seine et Marne), d'apr.
Dauzat,
Topon. fr., 1960, 107; à la racine celt. a été accolé le suff. gallo-ligure
-inco (Philipon ds
Romania, 35, p. 1 et
sqq.).
Dauzat Ling. fr., pp. 201-02, puis
Topon. fr., 1960, 108 émet aussi l'hyp. d'une racine
av- présente dans divers hydronymes (
Avara > Yèvre;
Avario > Aveyron) dans laquelle
-v- serait primitif (
cf. Bourges nommée
Avaricum par César, Α
υ
α
ρ
ι
κ
ο
́
ν par Ptolemée) et donc différente de la racine celt., hyp. devant encore être étayée par des recherches topon. ultérieures − Du rouergat
avenc, les topon. les
Avens (Lozère), Lavenc (Sérénac, Lot), Lavenças (St Georges de Luzençon, Aveyron) d'apr.
Negre,
Les noms de lieux en France, 1963, p. 53.