AUTRUCHE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1130
ostruces (
Livre de Job, p. 441 ds
Gdf. Compl., s.v. autruche : Ge sui freres des dragons et compains des
ostrusces) − 1530,
Palsgr. [1637,
Crespin,
Trésor des trois lang. d'apr.
FEW t. 12, p. 309b]; 1225-50
ostriche (
G. de Cambrai,
Barlaam et Josaphat, éd. C. Appel ds T.-L.,
s.v. ostruce);
xves.
autruce (
Mystères inédits du XVes., Nativité, éd. Jubinal, Paris, 1837, t. 2, p. 72); 1515
austruche (
Du Redouer,
S'ensuyt le Nouveau monde et navigations..., f
o7 r
ods
Arv.); 1556
autruche (
Temporal,
traduction de Léon Africain, III, p. 455, éd. Schefer d'apr.
Arv.), [et non ds
Est. 1549, comme le signale
FEW t. 12, p. 309b]; av. 1664 spéc.
avoir un estomac d'autruche (
N. Perrot D'Ablancourt,
Marmol, t. 1, 1. 1, c. 23 ds
Rich. 1680); p. ext. 1808 fig. (
Boiste :
Autruche... Homme grand, lourd et stupide) et pour
Besch. 1845 cette expr. vient de ce que l'autruche, le plus grand des oiseaux, passe pour se croire en sûreté quand elle a caché sa tête sous ses ailes; d'où 1928-54 fig.
pratiquer une politique de l'autruche (Lar. 20e).
Ostruce empr. au lat. vulg. *
austruthio > *
austruthia « autruche » composé du rad. du lat.
avis « oiseau » et
struthio « autruche » (
Pline, 10,
Hist. nat., 1, 1 [2] ds
Forc.), lui-même empr. du gr. σ
τ
ρ
ο
υ
́
θ
ι
ο
ν «
id. » (
Dioscoride, 2, 192 ds
Bailly);
autruche est une formation tardive avec substitution étymologique de
au- à
o- dès le
xves.; d'apr.
Arv.,
s.v. autruche, la finale en
-uche serait due à l'influence de l'ital.
struzzo, les deux premières attest. de la forme
austruche se trouvant dans des trad. de l'italien.