ATTEINDRE, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1100 trans.
ateindre « (d'une personne) parvenir près de qqn » (
Roland, 2460 ds
Gdf. Compl. : Paien s'en fuient, bien les enchalcent Franc; El Val Tenebres, la les vunt
ateignant);
ca 1155 « égaler » (
Wace,
Rou, éd. H. Andresen, I, 489 ds T.-L. : la lune ... Les esteiles surmunte e veint, Que nule de rienz ne l'
ateint); 1678
atteindre un but (
La Fontaine,
Fables, VII, 10 ds
Dict. hist. Ac. fr., t. 4, p. 258);
2. ca 1100 trans. indir. « attaquer, toucher » (
Roland, 7 ds
Gdf. Compl. : Li reis Marsilies la tient, qui Deu nen aimet, Mahumet sert e Apollin reclaimet; Nes poet guarder que mals ne li
ataignet);
ca 1165
ataindre qqn à qqc. « convaincre qqn d'une faute » (
G. d'Arras,
Eracle, 548,
ibis. : Se vous
m'ataigneiz a mençonge, Si me faites les ieux crever; Ja mar me ferez mains grever), s'est empl. surtout dans la loc.
atteint et convaincu de, dans la lang. de la just. jusqu'au début du
xixes. (
Ac. 1835);
xiies.
ataindre qqn de qqc. « blesser qqn » (
Roum. d'Alix., fo31d ds
Gdf. Compl. : D'une fasce porprine parmi les flans l'
ataint);
ca 1170 part. passé
ateinz « exténué ». Marie de Fr.,
Lai des Deus Amanz, éd. J. Rychner, v. 146 : Ja ne serat tant travaillez Ne si ateinz ne si chargiez, Ne li refreschist tut le cors.
Empr. au lat. vulg. *
attangere, réfection du class.
attingere d'apr.
tangere. Lat.
attingere, au propre « arriver à, parvenir à » (
Plaute,
Asin., 385 ds
TLL s.v., 1143, 75); fig. (
Varron,
Sat., 5, 44,
ibid., 1145, 44). La forme
attaindre fréquente jusqu'au
xvies. est encore attestée ds
Cotgr. 1611.