ASSASSIN, INE, subst. et adj.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1560
assassin « individu gagé pour un meurtre » (
R. Belleau,
Les Amours de Ronsard, 1. 2, f. 73b d'apr. Vaganay ds
Rom. Forsch., t. 32, p. 14 : Busire et Cacus, tous deux cruels
assassins et alterez du sang humain).
Empr. à l'ital.
assassino, assessino (
Lok., § 839;
Kohlm., p. 29;
Tracc., p. 106;
Sar., p. 58;
Sain. Lang. Rab., p. 145;
Brunot, t. 6, p. 1104;
Wind, pp. 54-55) attesté en ce sens dep. le début du
xvies. (
Dante,
Enfer [apr. 1300-
ca 1313] 19-50 ds
Batt.),
cf. Buti [1324-1406],
Commento sopra la Divina Commedia, 499 [
Enfer, 19-50],
ibid. :
Assassino è colui che uccide altrui per dinari. L'ital.
assassino, assessino est empr. à l'ar.
hašiš
« Cannabis indica » par l'intermédiaire d'un plur. ar. non attesté *
Hashīshiyyīn (sing.
Hashīshiyya « fumeur de haschich »,
Devoto), nom donné par leurs ennemis aux Ismaëliens de Syrie, coupables de multiples assassinats à l'égard des Chrétiens et des Musulmans. À cet ar. a été empr. un premier sens de l'ital. « membre d'une secte de fanatiques musulmans de l'Asie occidentale, qui, au temps des croisades, tuaient souvent des chefs chrétiens » attesté dep. le
xiiies. (
Guido delle Colonne [début
xiiie-1290],
La poesia lirica del Duecento, 163 et 166,
ibid.), le corresp. fr., de même sens, est attesté dep. 1195 (
harsasis Ambroise,
Guerre sainte, éd. G. Paris, 8795 ds T.-L. : ome al
Harsasis) jusqu'à 1309,
Gdf. En ital. les formes du type
assas(s)ino sont le résultat d'une assimilation progressive.