ARTISTE, subst. et adj.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.− Subst. 1. 1395 « celui qui pratique un métier, artisan » (
Chr. de Pisan,
Policie, LXIII, Ars. 2681 ds
Gdf. Compl. : Ains decherra du tout l'office d'estre homme de mestier, que les clers appellent
artistes) − 1794 (
Actes du Gouvernement Revolutionnaire ds
Quem.);
2. 1404 « étudiant de la faculté des Arts » (
Journal de N. de Baye, I, p. 103; S.H.F. ds
Fr. mod., t. 4, p. 338 : Les juenes hommes,
artistes fors et apers) − 1771,
Trév.;
3. 1680 (
Rich. :
Artiste. Ouvrier qui travaille avec esprit et art);
cf. 1788 (
Mercier,
Tableau de Paris, XII, 7, 179 ds
Fr. mod., t. 23, p. 305 : Un glacier est un veritable
artiste);
4. [1656 ds
Bl.-W.5] 1753 (
Dict. des Beaux Arts, cité ds
Brunot t. 6, p. 682, n
o4 : On donne ce nom [d'
artiste] à ceux qui exercent quelqu'un des Arts liberaux et singulierement aux Peintres, Sculpteurs et Graveurs).
B.− Adj. 1554-56 « fait avec art » (
Thevet,
Cosmogr., XV, 16 ds
Hug. : En la croisee duquel, à costé du chœur... se presente son tresmagnifique et
artiste Monument en blanc albastre).
Empr. au lat. médiév.
artista, dér. de
ars : A1, anno 1282-87 : Salimbene de Adam,
Chron., p. 189, 30 ds
Mittellat. W. s.v.; en ce sens définitivement évincé par
artisan au
xviiies.; pour les rapports entre ces deux mots v.
artisan et
Brunot,
loc. cit.; 2 anno 1231
Denifle,
Chartul. univ. Paris I, p. 137, n
o79 (bulla Greg. IX pap. a. 1231).